Avertissement : le titre ci-dessus et le texte qui suit sont du pasteur François Rochat. Je ne suis que son modeste scribe... J.-C. Pradervand
Pendant longtemps les règles et les mesures à observer vis-à-vis de la pandémie du Covid ont été les mêmes pour tous. Nous étions tous "du même côté".
L'arrivée des vaccins, qui sont un moyen de lutter contre la pandémie, fait que la situation et les règles ne s'appliquent plus de manière uniforme pour tous. A présent, il y a un réflexion à faire, une position à assumer ou accepter, une décision à prendre... Et cela peut amener un certain malaise, parfois une tension, entre les personnes, au sein des familles, dans les relations au travail et dans l'Eglise.
Personnellement, je suis reconnaissant du fait que le vaccin est là. Pour un grand nombre de personnes, il a réduit considérablement le risque de tomber gravement malade du Covid qui a causé la mort et la souffrance de beaucoup d'hommes et de femmes, et qui handicape beaucoup de personnes aujourd'hui par les effets du "Covid long". Pour tant de familles, de savoir leurs aînés en particulier beaucoup mieux protégés par le vaccin est un grand soulagement.
Je crois aussi que le savoir-faire de tant de scientifiques, la collaboration de plusieurs pays et de centres de recherche dans le monde qui ont permis la création et la vérification de ces vaccins, est un signe de la capacité humaine à faire le bien. Pour moi, c'est un reflet de la création de Dieu, qui est bonne, malgré le mal et les fléaux qui peuvent tomber sur l'humanité, et qui la mettent à l'épreuve. Dans ce sens, je crois aussi que les vaccins sont une réponse - pas la réponse définitive - à notre prière : "délivre-nous du mal".
En même temps, des personnes et amis autour de moi, dans la famille, ou avec qui je travaille, ne voient pas les choses de la même manière. Entre les croyants, nous avons des attitudes différentes. Ces différences peuvent nous toucher personnellement, et aussi collectivement.
Il me semble que dans ces différences, il y a une part de "raison", et une part de "foi". Nous pouvons raisonner jusqu'à un certain point, discuter des savoirs et des risques... après vient une forme de confiance, basée sur notre personnalité, nos expériences, notre éducation, nos convictions.
A l'époque des premiers chrétiens se posait la question de savoir si on pouvait manger de tout, en particulier absorber la viande qui avait servi à un sacrifice païen. Pour certains, c'était impossible, car cela revenait à approuver les idoles à qui on avait sacrifié - pour d'autres, cela ne posait aucun souci, comme les idoles n'existent pas ! La foi des uns pouvait s'exprimer contre celle des autres. Cette question a marqué et divisé l'Eglise, elle risquait de séparer complétement les croyants (lire la lettre aux Romains, chapitre 14).
Paul écrit : "Ne juge pas ton frère, celui qui mange, ou celui qui s'abstient, car tu n'as pas la capacité de le sauver - cela regarde lui et son Seigneur. Veille plutôt à ne rien faire qui pourrait le scandaliser."
Cette position n'est pas la plus facile. Elle demande de considérer l'autre comme son frère (ou sa soeur), et d'être attentif à ne pas agrandir encore la différence entre nous. Car l'Eglise, ce n'est pas seulement des individus, c'est aussi une famille.
François Rochat
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